Mohamed Lamine KABA

La Guinée, sous la gouvernance de Mamadi Doumbouya, est au cœur d’un débat passionné. Pour une partie de la population, le régime actuel est perçu comme un frein, notamment en raison de politiques et d’actions controversées qui suscitent des inquiétudes telles que les atteintes aux droits de l’homme, la répression politique et l’érosion des libertés civiles. Ces éléments alimentent l’image d’une Guinée repoussante pour certains observateurs. En revanche, d’autres citoyens dans le cercle fermé du pouvoir voient en Doumbouya un dirigeant résolu, porteur d’espoir, déterminé à éradiquer la corruption et à stabiliser la situation politique, héritage de décennies de troubles, disent-ils. Pour ces soutiens, l’ascension de Doumbouya est synonyme de renouveau et de potentialité de progrès socioéconomique, ainsi que de restauration de l’ordre. Cependant, les réalités parlantes de la reculade dans les secteurs porteurs de croissance invitent à réfléchir sur la nécessité et l’incongruité de la transition qui a tendance à se substituer à un régime normal au lieu de mériter d’être un régime d’exception.

Cette polarisation des perceptions illustre les clivages politiques et sociaux profonds au sein de la nation guinéenne, révélant ainsi un pays tiraillé entre aspirations à l’avenir et craintes d’un recul démocratique.

Cette transition escamotée, dirigée par Mamadi Doumbouya, est actuellement un sujet de débat intense qui conduit au retrait des agréments des médias privés les plus écoutés, en tout cas pour ce qui concerne les informations sur la gouvernance de la Guinée. Pour certains, le régime en place est perçu comme un repoussoir en raison de diverses politiques et actions controversées. D’un autre côté, pour d’autres, la prise de pouvoir par Doumbouya représente un exutoire après de près de trois longues années de gouvernance instable et corrompue. Cette dualité d’opinions souligne les tensions et les divisions au sein de la société guinéenne.

Certains guinéens attachés aux valeurs démocratiques et critiques du régime de Mamadi Doumbouya soulignent des préoccupations telles que les violations des droits de l’homme, la répression politique, et la détérioration des libertés civiles. Ces aspects sont souvent cités comme des raisons pour lesquelles certains considèrent la Guinée sous Doumbouya comme un repoussoir. Repoussoir, parce que les Guinéens de l’extérieur, malgré l’amour qu’ils ont de leur pays et le sentiment patriotique qui les anime, préfèrent affronter la vie dure dans leurs pays d’établissement respectifs plutôt que de rentrer dans leur pays, la Guinée.

D’un autre côté, certains guinéens de l’intérieur, ayant remué terre et ciel pour joindre les bouts de la vie sans succès, projettent leur regard avec désespérance grande, sur le monde extérieur pour échapper aux persécutions, à la chasse aux sorcières, à la restriction des droits et libertés, au musèlement face à l’injustice qui bat son plein, à la cherté de la vie et au recul démocratique qui sont leitmotiv de la gouvernance CNRD depuis le 5 septembre 2021. Ce qui fait de la Guinée un exutoire. L’attrait de l’Ailleurs est révélateur d’un désespoir populaire.

A la lumière de ce qui précède, nous pouvons déduire que cette polarisation des opinions sur la Guinée sous Mamadi Doumbouya reflète les profondes divisions politiques et sociales qui persistent dans le pays depuis l’éviction du Président Alpha Condé. Alors que le cercle restreint de l’appareil gouvernemental voit en lui un espoir pour l’avenir, d’autres le considèrent comme un obstacle au progrès démocratique et aux droits fondamentaux. La Guinée de Mamadi Doumbouya est la fois un repoussoir et un exutoire des Guinéens.

Il appartient au peuple de Guinée de donner une orientation à l’Etat, à la Nation et à la République en Guinée. Chaque strate sociale doit respecter les couloirs de la séparation des pouvoirs. En Guinée, il est important que le civil apprenne à faire la civilité et que le militaire apprenne à faire la militarité sans confusion, ni compénétration de rôles et de fonctions.