Passionné par les enjeux environnementaux et sociaux, je possède une compréhension approfondie de la complexité entourant la propriété de la nature africaine, un sujet façonné par des siècles de colonialisme et des politiques environnementales. Mon expertise en recherche scientifique s’étend de l’histoire coloniale, où l’exploitation des ressources naturelles a mené à la création de parcs nationaux sur fond d’expropriation, à la critique du « colonialisme vert » contemporain, où les modèles de conservation occidentaux prévalent souvent sans considération pour les pratiques locales. Il faut également mentionner la persistance d’un mythe européen de l’Éden africain, qui a influencé la gestion des espaces naturels. Je suis particulièrement intéressé par le rôle des organisations internationales telles que l’Unesco et le WWF dans la perpétuation de visions coloniales, tout en reconnaissant leur importance dans la gestion des parcs nationaux. Cette approche est centrée sur la valorisation des perspectives locales, soutenant la reconnaissance des droits fonciers traditionnels et la gestion communautaire des ressources naturelles pour un développement durable. Il faut noter que l’implication des communautés locales dans la gestion des parcs nationaux conduit à des résultats plus durables et équitables.

Historiquement la nature africaine ait été largement contrôlée par des intérêts extérieurs au détriment des populations locales, il existe aujourd’hui un mouvement croissant vers une reconnaissance accrue du droit des Africains à gérer leurs propres ressources naturelles.

En effet, la question sur la propriété de la nature africaine est complexe et nuancée par des siècles d’histoire coloniale, de politiques environnementales et de perceptions culturelles. Pour comprendre cette question en profondeur, il est essentiel de considérer plusieurs aspects historiques et contemporains.

A. Le colonialisme et la conservation

  1. À partir du XIXe siècle, les puissances coloniales européennes ont intensifié l’exploitation des ressources naturelles africaines, notamment à travers le commerce d’ivoire et la chasse sportive. Cette exploitation massive a conduit à une diminution drastique de la faune sauvage.
  2. En réponse à cette dégradation, les colons ont créé des réserves de chasse puis des parcs nationaux pour protéger ce qu’ils percevaient comme une « nature vierge ». Cependant, ces initiatives étaient souvent accompagnées d’expropriations violentes des populations locales, accusées à tort de dégrader l’environnement.

B. Le mythe de l’Éden africain

  1. Les Européens ont projeté sur l’Afrique une vision idéalisée d’une nature intacte, perdue en Europe à cause de l’industrialisation. Cette perception a été renforcée par la littérature et les récits de voyage qui décrivaient une Afrique sauvage et préservée.
  2. Ce mythe a justifié l’expulsion des Africains de leurs terres ancestrales pour créer des espaces naturels protégés, considérés comme exempts d’influence humaine.

C. Le colonialisme vert

  1. Même après les indépendances africaines entre 1950 et 1970, le concept de « colonialisme vert » a persisté. Les politiques environnementales internationales continuent souvent d’imposer des modèles occidentaux de conservation qui ne tiennent pas compte des pratiques locales.
  2. Par exemple, dans le parc national du Simien en Éthiopie, les experts internationaux ont poussé les autorités à expulser les agro-pasteurs locaux sous prétexte de conservation, alors que dans des contextes similaires en Europe (comme le parc national des Cévennes), ces mêmes pratiques agro-pastorales sont valorisées.

D. Le rôle des organisations internationales

  1. Des organisations comme l’Unesco et le WWF jouent un rôle crucial dans la gestion des parcs nationaux africains. Cependant, leurs approches peuvent parfois perpétuer une vision coloniale de la nature africaine.
  2. Ces organisations soutiennent souvent des politiques qui excluent les populations locales au lieu d’intégrer leurs connaissances traditionnelles dans la gestion durable des ressources naturelles.

E. Les droits fonciers et autodétermination

  1. De nombreux mouvements locaux plaident pour la reconnaissance des droits fonciers traditionnels et pour une gestion communautaire des ressources naturelles.
  2. Ces initiatives visent à redonner aux Africains le contrôle sur leurs terres et à promouvoir un modèle de conservation inclusif qui respecte les droits humains tout en protégeant l’environnement.

F. Le développement durable

  1. La notion moderne de développement durable inclut désormais non seulement la protection de l’environnement mais aussi le bien-être social et économique des communautés locales.
  2. Des projets réussis montrent que lorsque les populations locales sont impliquées dans la gestion des parcs nationaux, les résultats sont souvent plus durables et bénéfiques pour tous.

To summarize, bien qu’historiquement la nature africaine ait été largement contrôlée par des intérêts extérieurs au détriment des populations locales, il existe aujourd’hui un mouvement croissant vers une reconnaissance accrue du droit des Africains à gérer leurs propres ressources naturelles. Ce changement nécessite toutefois un engagement continu pour déconstruire les héritages coloniaux persistants dans les politiques environnementales.  Cet Edito allie une conscience historique aiguisée à un engagement pour la déconstruction des héritages coloniaux dans les politiques environnementales, avec un plaidoyer pour l’autodétermination africaine et un modèle de conservation inclusif.

Le nouvel ordre mondial multipolaire prôné par l’Alliance BRICS est prometteur d’un avenir radieux en Afrique. Les Etats africains doivent donc impérativement s’arrimer à l’idéologie des BRICS pour briser le carcan de la domination occidentale, et ainsi mettre un terme aux partenariats et accords au contour flou et ex-nihilo, construits à la suite de la traite négrière, de l’esclavage, de la détérioration des termes de l’échange, avec les puissances occidentales colonisatrices.


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